3 milliards : en euros ou en dollars ?

Ainsi donc après la voiture et les lunettes, Google poursuit son exploration des objets connectés et a annoncé l'acquisition de Nest Labs, une start-up créée par un ancien d'Apple (et même créateur de l'Ipod !), spécialisée dans les thermostats dits intelligents, pour le montant sympathique de 3 milliards de dollars et quelques poussières.
Cela nous vaut une abondante littérature sur la thématique inépuisable du Big Brother, pont aux ânes récurrent dès qu'il s'agit de nouvelles technologies. Allez, on s'en ressert un petit.

Moi ce qui me frappe ce sont 2 choses.

La première vient d'un de mes amis qui me fait remarquer que notre Schneider Electric national avait acquis une autre boîte, Invensys, pour un montant équivalent (3 milliards) mais en euros. J'avoue que je n'avais pas prêté attention à cette acquisition là.

C'est intéressant de voir à quel point le consommateur se valorise bien plus que le client industriel. Car, au fond, le but ultime de Nest Labs comme d'Invensys, c'est de trouver le produit, le service qui va permettre, aux particuliers pour Nest Labs, aux industriels pour Invensys, d'économiser de l'énergie.

Le résultat n'est pas encourageant pour les industriels : 16500 collaborateurs plus tard, 180 implantations dans le monde, des clients dans tous les domaines d'activité et du lourd croyez moi (23 compagnies pétrolières sur 25, 30 centrales nucléaires... allez voir http://www.invensys.com/en), tout cela vaut donc 3 milliards d'€. C'est pas mal quand même et en fait, ce matin, j'ai envie de dire : c'est tout ?

Car en face Nest Labs a été créée en 2010 et ne prétend pas être autre chose qu'une start-up, un peu comme Netatmo aimerait l'être en France par exemple. Bref, 3 milliards de dollars au bout de 4 ans, ça fait son effet. C'est sûr que si Netatmo se valorise un jour à ce niveau, j'en ai croisé un qui pourra être drôlement content et pourra se vanter d'avoir eu le nez creux.

Ce qui m'amène au second truc frappant : la montée en puissance du thème des objets connectés. J'ai connu une époque où il fallait faire un lapin rigolo pour que le monde tende l'oreille (si j'ose dire, en parlant de lapin) sur le sujet. Mon client passait pour un sympathique visionnaire, un peu allumé, ça ne faisait pas de mal, mais bon, si on passait aux choses sérieuses.

Aujourd'hui, le vibrionnant patron de Cisco, John Chambers, qui s'apprête à prendre sa retraite, lorsqu'il aborde le sujet, crache les dollars comme d'autres pètent le feu et on le comprend puisque, qui dit objets connectés, dit réseaux "machine-to-machine" avec évidemment des bidules Cisco au milieu pour que ça marche.
http://www.silicon.fr/cisco-parie-sur-lexplosion-des-produits-connectes-91997.html

Et pour bien enfoncer le clou, McKinsey a sorti l'an dernier une étude qui proclame que les objets connectés créeront jusqu'à plus de 6 milliards de dollars de valeur ajoutée dans l'économie mondiale. Cela dit, comme ce chiffre agrège des choux et des carottes, on s'y perd un peu.

Mais le message passe : si les cabinets de consultants mettent le paquet, si les vieux briscards des télécoms à qui on ne va pas la faire ne jurent que par ça et si les créateurs d'Ipod se mettent à faire des thermostats, c'est du lourd, c'est fini l'ère des lapins qui gambadent dans le foin. Maintenant, coco, c'est du sérieux. rafi, va falloir s'accrocher au pinceau, y'a du monde sur l'échelle.

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