Gugusse et Brushing sont dans un bateau et nous tombons à l'eau



Il était une fois...

...dans un grand royaume, un jeune gaillard plein d'allant et bien coiffé qui se croyait un peu supérieur aux autres. Depuis l'école, lui collait aux basques une sorte de clown mal coiffé, roi de la vanne à deux pences, qui n'en manquait pas une pour se moquer de lui, de ses airs de gendre idéal et de son brushing, comme dirait l'autre.

Pour en finir, faire taire pour de bon ce paltoquet mal coiffé, notre jeune gaillard plein d'allant décida donc un jour de lancer un défi à Gugusse et demanda au peuple de les départager.
Comme Gugusse était beaucoup plus marrant que Brushing, et qu'en plus il s'était fait pote avec une sorte de Joker fumeur qui promettait la lune, le peuple a voté pour Gugusse. Exit Brushing.

Tel fut pris qui croyait prendre car Gugusse trouvait juste beaucoup plus rigolo d'enquiquiner Brushing que de faire le boulot à sa place. Exit donc Gugusse. Quant au Joker, il rallumait sa clope et faisait constater à tout le monde que la lune avait disparu.
Et le peuple se demandait qui se moquait de lui le plus.

La consternante histoire du Brexit ne vole pas plus haut que ça. Des crétins prétentieux font porter à leur peuple et à leurs voisins le poids de leur arrogance.

Moyennant quoi, tout le monde est dans l'eau.

Nageons !

Vive l'Ecosse, la Catalogne, la Corse et l'Europe de l'Atlantique à l'Oural

Le Royaume-Uni est entré dans l'Union Européenne (qui ne s'appelait pas encore comme ça) en 1973, quand son économie allait très mal et après avoir tenté de torpiller le projet de l'extérieur depuis une bonne vingtaine d'années. Bref, il y est rentré sur la base de calculs égoïstes. Cela n'a pas manqué de nous sauter au nez en 1979 sous la forme du célébrissime "I want my money back" de la dame de Fer. Une attitude persistante à laquelle notre Chirac favori avait fini par répliquer (une dizaine d'années plus tard) en sourdine et "off" mais il avait oublié de débrancher son micro, par la non moins célèbre formule : "qu'est-ce qu'elle veut de plus cette ménagère, mes couilles sur un plateau ?"....

Bref l'Angleterre est bien européenne mais elle n'est pas dans l'Union et il est de temps de cesser de confondre les institutions ou les projets politiques avec les cultures. L'Angleterre ne veut plus de l'Union européenne, qu'elle en parte, c'est d'abord son problème, son histoire, etc...

Maintenant, accueillons l'Ecosse si un jour elle quitte le Royaume-Uni, la Catalogne si un jour elle quitte l'Espagne, la Corse si un jour elle quitte la France, etc... Vive l'Europe de l'Atlantique à l'Oural" comme disait notre brave Général.... et j'ajouterai jusqu'au Bosphore.

Ce qui compte, il me semble, c'est la volonté de partager un destin ensemble. Nos nationalités importent de moins en moins dans un monde "globalisé" qui ne reviendra pas en arrière. Les Anglais ne le veulent pas ? C'est dommage et c'est une très mauvaise nouvelle si cela en entraîne d'autres. Car nous pouvons observer aujourd'hui une envie de dresser partout des murs alors que nous avons au contraire terriblement besoin de gens capables ou désireux de construire des ponts. Le nationalisme au XXème siècle a engendré des guerres meurtrières et édifié des murs. Saisissons la chance que nous avons de pouvoir faire autre chose, autrement, grâce à l'Europe et à la mondialisation.

Et nous, que voulons-nous ? 

Voulons nous davantage nous intégrer dans l'Union Européenne ?

Nous jouons les prolongations sur le sujet de la "loi Travail" ! Pour modifier si peu de choses, accepter que la négociation soit un "+", il nous faut autant de temps, de perte d'énergie, de vitres brisées, de pavés arrachés... Et on ricane sur les anglais ? Nous ne sommes pas capables de réfléchir ensemble sur comment sortir 6 millions de personnes du chômage ou de la semi-activité subventionnée, comment pensons nous arriver à résoudre des défis encore plus grands ?

Dans un an, nous aurons voté. J'espère que nous aurons eu d'autres choix que celui d'arbitrer entre Sarko, Hollande et Marine Le Pen. Parce que, si c'est le choix auquel nous avons été confrontés, alors Gugusse et Brushing auront eu, par comparaison, au moins une qualité : après avoir fait leur bêtise, ils auront disparu.

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