Elisabeth Moss et moi


Il y a des jours où je délire

Il m'est arrivé une toute petite histoire curieuse pas plus tard qu'hier.
Alors que j'étais avec mon cadet à sélectionner un film que nous aurions envie de regarder ensemble, nous tombons sur la bande annonce du film The Square, palme d'or à Cannes l'an dernier.
Le trailer décoiffe un brin et surtout il me met face à un visage d'actrice qui me fait dire : "c'est dingue, pourquoi j'ai l'impression de la connaître". Et quand je dis "connaître", ce n'est pas seulement à d'autres films dans lesquels j'aurai pu voir cette actrice que je pense. J'ai l'impression de l'avoir connue en vrai ! Alors que je ne sais même pas comment elle s'appelle 😁
Je fouille sur Google la carrière de l'actrice en question, qui s'appelle Elisabeth Moss et là, tout s'éclaire : elle joue dans la série Mad Men !

Le pouvoir des séries

J'ai tellement regardé Mad Men à une époque que je finissais par y penser, à l'intrigue comme aux personnages, parfois dans la journée, comme je pense à des amis ou à des personnes avec lesquelles je vis ou travaille. Je m'étais fait la même remarque avec les personnages de Downtown Abbey, autre série qui m'avait bien envahi le quotidien.
Elisabeth Moss est, dans Mad Men, un des personnages les plus intéressants de la bande de pubards new yorkais au coeur de la série.
Donc, si le coeur vous en dit et si vous n'avez toujours pas vu un épisode de Mad Men, je vous laisse les découvrir.

The Square : miroir ironique salutaire

Vous pouvez aussi regarder The Square, qui nous a bien bottés, mon cadet et moi. Nous sommes, avec un peu de retard, tout à fait d'accord avec l'honneur fait à ce film Palme d'Or 2017 !

Si vous vous intéressez à la manière dont on réfléchit à la médiatisation d'un évènement, à la façon dont les journalistes travaillent avec les communicants de mon espèce comme avec les dirigeants, aux relations que les uns et les autres peuvent nouer, the Square vous donnera quelques clefs sardoniques sur la manière dont les choses se passent.

Je ne suis pas sûr que ce soit à la gloire ni des communicants, ni des dirigeants, ni des journalistes. C'est d'ailleurs une des choses que j'ai aimé dans ce film. A force de ne pas faire dans le détail, le réalisateur, Ruben Östlund, passe au large de tous les emmerdeurs sentencieux. Son film garde une saine distance moqueuse avec tous sans tricher particulièrement avec la réalité. Par exemple, tous les points du scénario liés à la communication sont crédibles. Le raisonnement de l'agence de com' montrée dans le film est d'une validité stratégique incontestable, les résultats sur réseaux sociaux sont hélas à la hauteur du bidule qui leur est proposé, la légèreté, puis la lâcheté de certains dirigeants est bien cernée. La réalité a bien souvent dépassé la fiction que nous propose joyeusement The Square.

Quant à l'art contemporain, prétexte central du film, pour avoir fréquenté de près les promoteurs de la Gaîté Lyrique et croisé les animateurs du Palais de Tokyo il y a pas mal d'années, j'avoue que la mise en boîte réalisée par The Square est sacrément réussie. Je parle bien de mise en boîte, pas d'étrillage en règle. Car c'est aussi ce que j'ai aimé dans ce film. Il se moque, mais il y a de la tendresse là-dedans.

Il m'a d'ailleurs semblé que The Square avait trouvé cet équilibre dans l'humour qui manque à tous les régleurs de compte de France Inter, du Quotidien, et autres comiques troupiers de l'époque. The Square est une jolie illustration de ce que pourquoi plaide mon camarade Didier Pourquery dans son dernier rafraîchissant bouquin : "En finir avec l'ironie ?".

Bref, regardez The Square si vous en avez l'occasion : les travers bien-pensants de nos gentilles démocraties qui font rêver les migrants, sont très bien cernés. Grosse réussite aussi bien dans l'approche du scénario, l'interprétation des acteurs que le traitement du réalisateur. Chouette moment.

Quant à cette brave Elisabeth Moss dont je ne me rappelais plus le nom... et bien dans le film, le personnage principal joué par Claes Bang, lui fait presque le même coup... et pourtant, lui, dans le scénario, il ne s'est pas contenté de la voir dans une série américaine 😎

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le gala des mégalos

Les clowns blancs, les Augustes, les élections et nous

L'expérience ? Un peigne pour les chauves

L'Amiral Larima

Boris Macron et Emmanuel Vian

Omnicom, Publicis, Le Monde et les égaux

Filochard, Ribouldingue.... et Croquignol ?

Lupin, Djokovitch, Boris, et la création de valeur

Have you seen your mother ? (standing in the shadow)

Pour passer un bon été