Vive les Steve(s) !
Il s'en passe des choses dans ce bas monde.
- D'abord en Catalogne histoire d'assurer un minimum de SAV à mon post précédent : où l'on voit, sinon que "la raison du plus fort est toujours la meilleure", du moins que les matamores ont la peau dure. Je ne trouve pas que M. Puigdemont soit un génie mais je n'ai aucune envie de tresser des couronnes à Mariano Rajoy. C'est incroyable d'avoir peur à ce point. Je ne suis pas du pays alors j'essaie de ne pas juger trop ni trop vite, mais bon, en quoi cela servait-il ses intérêts de rajouter une couche de pression après la vraie-fausse déclaration d'indépendance du 10 octobre dernier ? En négociation, une des règles à suivre est de ne pas chercher à faire perdre la face à l'autre. Je crois que M. Rajoy, bien plus que n'importe quel indépendantiste même d'extrême gauche, n'aura pas aidé à résoudre le problème qui est devant lui. Et ce ne sont pas les mandats d'arrêt qui volent comme les feuilles en automne qui vont y contribuer. Je vois mal comment la loi peut régler le problème des revendications régionalistes en Europe.
- Car la loi ne peut pas tout. Le procès d'Abdelkader Merah le montre à l'évidence. Les familles des victimes ne trouveront pas de quoi assouvir leur chagrin ou leur éventuelle volonté de réparation dans les prétoires. Dupont-Moretti a fait un travail que je trouve personnellement remarquable, même si c'est pour défendre un énorme fumier. Il y a des mesures à prendre contre les salafistes, mais ce n'est pas dans ce prétoire là que ces mesures peuvent se prendre.
- Dans la série les salafistes font l'actu, Tariq Ramadan, sixième pilier de l'Islam selon la "une" provoc' as usual de Charlie Hebdo, laquelle vaut au journal de nouvelles menaces de mort. Je reste donc Charlie même si je continue de ne pas vraiment les lire. En l'espèce le dessin me suffit. J'avoue que voir un salafiste nommé Ramadan pris dans la vague des #balance ton porc, je trouve ça distrayant. C'est d'ailleurs à peu près le seul sourire que m'a tiré cette campagne d'opinion sur les réseaux sociaux. J'ai toujours détesté les ambiances bonhommes, les vannes de vestiaire et autres couillonnades velues et grasses. Je suis absolument contre le plafond de verre qui bloque les évolutions de salaires et de responsabilité des femmes. Je n'ai pas envie pour autant que les militants de l'abominable écriture inclusive et de la séparation des genres l'emportent ! Et il y a malheureusement un poil (si j'ose dire 😎) de cette odeur-là sinon dans le hashtag en tout cas dans des commentaires qui l'accompagnent. Nicolas Bedos a écrit à ce sujet un post que je partage pleinement.
- Bref il est temps de regarder les choses comme elles vont bien. Alors j'ai investi (acheté serait un mot trop léger vu le poids du bouquin) dans "La part d'ange qui est en nous" de Steven Pinker, le sociopsy qui démontre que nous vivons une époque bien plus paisible et bien moins violente, tous indicateurs confondus, que celles qui ont précédé. Le livre est une remarquable mise au point. Je pense qu'il va trôner aux côtés de "La Démocratie des Crédules" de Gérald Bronner ou de "La France est prête" de Robin Rivaton, dans la série des livres qui cassent les biais cognitifs dans lesquels les médias et encore plus les réseaux sociaux nous plongent et qui font voter qui pour le Brexit, qui pour Trump, qui pour le Pen ou Mélenchon, tous leaders populistes qu'il est de plus en plus laborieux d'arriver à surmonter.
- Ce qui m'amène à également recommander la lecture de "Des pouvoirs de l'Opinion" de mon maître Jean-Pierre Beaudoin, qui supportera bien ce clin d'oeil amical que je lui fais, en précisant que c'est surtout le chapitre 4 de son dernier opus, sur le thème des facteurs générationnels dans les mouvements d'opinion, qui m'a interpellé. Ma fréquentation quasi-quotidienne de start-upers de 27 ans en moyenne me rend en effet réceptif à cette réalité, et c'est ce qui nourrit mon optimisme finalement ! Ils sont d'une intelligence qui n'est pas artificielle !
Dans un monde où la bêtise n'est pas virtuelle, c'est d'ailleurs bon de voir qu'un p'tit jeune a eu le toupet de désactiver le compte Twitter de Donald avant de quitter l'entreprise... ce type devrait être embauché comme CEO de cette société en perdition !
Bref heureusement qu'il existe des gens comme Steve Pinker pour nous sortir de ces jeux toxiques que nous adoptons parfois à notre corps défendant, et que décrit si bien un autre Steve, Karpman celui-là, dont j'ai déjà parlé et dont, by the way, le bouquin en VF vient de sortir. Vive les Steve(s) !
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