Les Surfeurs



Je sens que je vais être désagréable.
Le surf est un sport où les surfeurs passent un temps fou à "attendre la vague" puis à se prendre un grand et bref moment d'adrénaline en lui livrant bataille.
En tout cas c'est comme ça que je vois la chose.
Comme tous les sportifs semble-t-il, les surfeurs ont leurs rites et leurs groupies.

L'épidémie de Covid-19 nous a fait découvrir, tous pays confondus probablement mais je n'ai que la France sous le nez (masqué), une espèce particulière de surfeur qu'on appelle "le grand médecin des hôpitaux". Ils ont leurs rites : passer sur BFM TV, CNews ou LCI par exemple, et leurs groupies, quelques journalistes ennamourés, les opposants au pouvoir en place, des Marseillais égarés, et tutti quanti.

Comme décidément cette seconde vague tarde à se pointer, en attendant on en parle et le moindre petit rouleau fait l'objet d'exégèses interminables.

J'ai lu une interview de Jean-François Delfraissy dans Le Monde il y a quelques jours. Il est clair, il nous demande un peu de bon sens et un peu de cerveau. Bon, c'est vrai que le cerveau, sur Twitter, c'est pas vraiment un ingrédient, la preuve par Donald.

Petit passage en revue de nos surfeurs en mal de vague, qui ont du vague à l'âme par conséquent car ils ne se voient plus dans le poste, l'ego de certains semble en souffrance.

Michel Cymes : Hors concours, c'est un journaliste-médecin. Donc c'est son job de passer à la télé. Honnêtement, il fait le job.

Didier Raoult : le plus dingue. C'est Raël ou c'est Raoult ? Je ne sais plus, il y a même des cierges à son effigie. Le melon à ce stade, c'est de l'art.

Jean Paul Hamon : le plaintif. Ben oui, pov'gars, il a chopé tous les virus, le corona et celui de la télé. C'est un syndicaliste, son boulot c'est de casser les pieds du Ministre de la Santé. Il le fait bien mais il me casse les oreilles. Comme l'a dit Roselyne Bachelot devant la commission d'enquête parlementaire : depuis quand les préfets sont-ils chargés de livrer des masques aux médecins ? Donc les médecins de ville n'ont pas tous fait leur boulot, certains sont tombés malades, ça ne veut pas dire qu'ils n'ont aucune responsabilité. 

Philippe Juvin : l'élu LR. Il a l'air sérieux comme ça, il sait très bien se mettre en scène, il fait gentiment la leçon aux médias qui l'écoutent patiemment. Il était en campagne électorale pour sa mairie de La Garenne-Colombes et responsable du service des urgences à l'hôpital Pompidou. Cherchez l'erreur. Ah, il a été élu au premier tour.

Eric Caumes : le mec de mauvais poil. Il a pris Olivier Véran et tous les autres médecins en plateau à rebrousse-poil en disant sèchement sur LCI, début Mars, qu'il était temps de faire comme les Italiens. Il comptait ses lits et il commençait à en manquer. Ce fait d'arme lui a permis d'acquérir une stature de statue du commandeur en quelque sorte. Chaque fois que je le vois, je sais que ça va grincer. Les Gilets Jaunes adorent, paraît-il.

Patrice Pelloux : le plus drôle, franchement. Très exposé, il peut lui arriver de se prendre les pieds dans l'image. Quand il plaide sur BFM TV sur le pacifisme des soignants qui manifestent, et concentre ses protestations sur les Black Blocks vilains... et là-dessus BFM TV lui montre les images de l'infirmière cégétiste qui pète les plombs à grands coups de doigts d'honneur et de pavés dans la gueule des flics. C'est pas gentil de la part de BFM TV.

Gérald Kierzek : Comme Michel Cymes, hors concours car journaliste et médecin. Moins grande gueule que le premier. Plus grand frère dans le ton. Fait bien le job, aussi, il me semble.

Christian Perronne : un disciple de Raël. Il veut nous faire manger de l'hydroxitruc. Bon, je le trouve ennuyeux et plaintif. J'aime pas les plaintifs.

Karine Lacombe : C'est l'officielle puisqu'elle est intervenue aux côtés d'Edouard Philippe un dimanche après midi. Elle est pédago et sympathique, pas alarmiste et très sérieuse. Elle ne donne pas l'impression d'avoir une carrière à soigner ou un mandat électoral à préserver. Bref, ma préférée, de loin, avec Delfraissy.

le médecin masqué : un autre dingue. Hystérique au millième degré. Le médecin qui croit qu'il n'y a que la médecine. Avec ce genre d'hurluberlu, nous mourrons tous guéris. Ce n'est parce qu'on est un marteau que tous les problèmes s'appellent des clous. Allez, ouste, à l'hosto (psychiatrique ?). Ce n'est pas parce que les braves gens applaudissaient qu'il fallait se croire au cirque.

Gilbert Deray : au début, franchement, je trouvais qu'il assurait un max. Dans les débats tv du soir du premier tour, il avait une assurance solide et ouverte qui crevait l'écran. A l'usure, le pédagogue se fait davantage moralisateur il me semble. Du coup, il m'a perdu. Suis-je le seul ?

Et la vague, là-dedans ? Je confirme que je ne suis pas un surfeur, je ne l'attends pas, elle ne m'intéresse pas, je n'ai pas envie d'en entendre parler soir et matin. Quand je suis sur la plage, je coince la bulle. Et j'ai bien l'intention d'en profiter, dans quelques semaines.


PS : pour celles et ceux qui se diraient : tiens, je croyais qu'il arrêtait ces chroniques. Ben, en fait, non ;-)

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