Adieu Twitter !
Depuis le temps que ce réseau dit social m'agace, les dernières foucades d'Elon Musk viennent de me rendre Twitter définitivement et totalement antipathique.
L'oiseau bleu mazouté
Il y a quelques années, je restais magnanime et me contentais d'observer que l'oiseau bleu s'était fait hacker son petit nid par une bande de coucous braillards. La liste des enquiquineurs serait trop longue, même en version française !
Le pire de tous étant le gros Donald, au moins Twitter avait-il pris la seule décision qui s'impose face à ce gangster : le coup de pied aux fesses, radical comme il se doit.
Mais le père Elon, tout à sa fièvre, vient, entre autres bassesses, de lui redonner l'accès. Ce que gros Donald traite avec un poil de mépris, il fait sa chochotte. En bon loser minable, il lui est difficile de se confronter à la réalité : peut-être aurait-il aujourd'hui moins de "followers" qu'au temps de sa gloire vindicative par exemple, ce serait drôle.
En tout cas fin de partie pour ce qui me concerne. Je n'ai jamais su trouver mes ingrédients sur ce réseau. Je m'y ennuie. En l'espèce partir ce n'est pas du tout mourir un peu.
Vais-je me rendre sur "Mastodon" ? Pas sûr, en fait je commence à en avoir un peu marre de ces déversoirs à n'importe quoi. Pour quelqu'un qui est "dans la com'", ce n'est pas terrible. Mais peut-être ne suis-je plus tant dans la com' que ça, d'ailleurs 👽
Bon, j'espère que ce post ne va pas me valoir une chute de mon chiffre d'affaires, ce ne serait pas trop le moment. Cela dit, avec ce genre de commentaires, je peux quand même faire mon intéressant. Car nous sommes un paquet de monde, même dans la com', qui se demande ouvertement si l'oiseau bleu ne vient pas de se faire mazouter pour de bon.
Réseaux sociaux : le grand ennui ?
Je garde les comptes sur Facebook. Il ne s'y passe plus grand chose, la plupart de mes petits camarades et toutes mes bonnes copines ont filé sur Instagram. Je reste planté là car je ne suis pas très photographe de tempérament. Et toutes ces photos de vacances de rêve, de bouffe extatique, de voyages géniaux, comment dire, ça ne m'emballe pas des masses. Instagram, j'y séjourne. Mais j'y paresse.
Reste LinkedIn : il y a toujours autant de posts que je trouve plus transpirants qu'inspirants... Entre les adorateurs de l'humain et les éco-anxieux, je finis par trouver l'époque un tantinet casse-pieds. Est-il possible de trouver du monde qui profite un peu des instants qui passent sans être obligé de nous passer la tartine de gnangnan ?
Afin de voir j'ai ouvert un compte sur TikTok. Je m'amuse de m'y sentir aussi décalé, et j'y constate aussi l'énormité de la beaufitude mondiale. Heureusement j'y ai un petit cousin qui y récite de jolis textes qu'il écrit. Un peu de douceur dans un monde de brutes donc.
Ne comptez pas trop sur moi pour me ruer sur la télé
Plus ça va moins ça va. Les altercations entre Cyril Hanouna et un obscur second couteau de Mélenchon et ancien chroniqueur de l'émission sont parvenues à mes yeux et à mes oreilles grâce à LinkedIn. Franchement, il est tombé bas le réseau social professionnel. Et je vais scandaliser quelques amis : je suis d'accord avec Hanouna. L'hypocrisie crasseuse des représentants de LFI dans cette affaire est énorme. D'ailleurs, je n'ai pas tout suivi, mais j'observe que Mélenchon himself n'en a pas fait trop sur le sujet.
Quant à la guérilla anti-Bolloré, elle me fait penser à ce qui se racontait quand j'étais petit au sujet d'un mogul des médias de l'époque, à savoir Robert Hersant. Bref, rien de nouveau sous le soleil. Faut bien renouveler le parc des épouvantails à moineaux. Si ça les amuse. Cela ne rend pas l'émission d'Hanouna glorieuse. Je me demande ce qu'y trafiquent les sbires de LFI. Il est donc probable que ça paye un peu.
Et les saines lectures, alors ?
Il y a dans le très remarquable "Mage du Kremlin" de Giuliano da Empoli, un passage qu'il faudrait connaître par cœur, à propos des réseaux sociaux, des médias et des coucous braillards et manipulateurs qui y sévissent.
Le personnage central du livre, un conseiller de Poutine, y explique à Evgueni Prigojine, l'homme qui dirige le fameux groupe Wagner, comment les petits génies de la propagande russe doivent nous tordre le cerveau :
"Comment fais-tu quand tu veux casser un fil de fer ? D’abord, tu le tords dans un sens, puis dans l’autre. C’est ce que nous ferons, Evgueni. Au fur et à mesure que vous construirez votre réseau, vous vous rendrez compte qu’il y a des thèmes auxquels les gens tiennent plus que tout. Je ne sais pas lesquels. Ce sont les clics qui te le diront, Evgueni. Peut-être qu’il y a quelqu’un qui est contre les vaccins, un autre contre les chasseurs ou les écologistes ou les Noirs, ou les Blancs. Peu importe. L’essentiel est que chacun ait quelque chose qui lui tienne à cœur et quelqu’un qui le fasse enrager.
Nous ne devons convertir personne, Evgueni, juste découvrir ce en quoi ils croient et les convaincre encore plus, tu comprends ? Donner des nouvelles, de vrais ou de faux arguments, cela n’a pas d’importance. Les faire enrager. Tous. Toujours plus. Les défenseurs des animaux d’un côté et les chasseurs de l’autre. Ceux du Black Power d’un côté et les suprémacistes blancs de l’autre. Les activistes gay et les néonazis. Nous n’avons pas de préférence, Evgueni. Notre seule ligne, c’est le fil de fer. Nous le tordons d’un côté et nous le tordons de l’autre. Jusqu’à ce qu’il se casse.
Tu ne comprends pas ? L’ultime geste du grand artiste est la révélation de la contradiction ! Que nous poussions nos sympathisants et les groupes anti-américains, ils s’y attendent, n’est-ce pas ? Mais que feront-ils quand ils se rendront compte que nous poussons également leurs adversaires ? Les patriotes du second amendement qui veulent porter leur fusil automatique même aux chiottes. Les végans qui boiraient la ciguë plutôt qu’un verre de lait. Les jeunes qui veulent sauver le monde de la catastrophe écologique. Moi, je te le dis. Ils deviendront fous, ils n’y comprendront plus rien. Ils ne sauront plus qui ni quoi croire ! La seule chose qu’ils comprendront est que nous sommes rentrés dans leur cerveau et que nous jouons avec leurs circuits neuronaux comme si c’était une de tes machines à sous !"
Voilà, j'espère vous avoir ouvert l'appétit. Fermez votre compte Twitter, éteignez la télé et prenez quelques bons bouquins, je suis sûr que c'est une bonne médecine !
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