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Pour en finir avec "les éléments de langage"

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Hollande prépare sa séquence de rameur télévisuel et la presse s'en donne à coeur joie sur le thème : "il va falloir tordre le cou aux éléments de langage".... Ah bon ? Les mêmes racontent qu'il travaille à cet entretien avec une méticulosité d'horloger en compagnie de son nouveau "dircom" ? Que s'imagine-t-on, qu'il va improviser, répondre en "direct live" comme s'il était avec ses meilleurs potes, lesquels n'existent d'ailleurs plus, puisqu'à chaque semaine son coup de Jarnac, son ex ayant été une maîtresse en la matière à l'heure de la dernière rentrée des classes. J'espère bien qu'Hollande se prépare. Il a surtout péché par orgueil depuis qu'il a été élu, dans ce domaine comme dans le reste. Mais mon propos n'est pas là. Il est dans ma croisade personnelle contre cette expression débilitante fabriquée par nos crânes d'oeufs : les éléments de langage. Lorsque je travaille avec des dir

Haro sur la langue de coton et vive Modiano

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Hier soir, sur la scène du théâtre du Rond Point où l'équipe du journal "Le 1" mettait en scène son comité de rédaction à l'occasion de la sortie de son numéro consacré à la langue française, un complice du journal est venu vilipender le mal que cause à la langue française la langue des politiques, des entreprises et des publicitaires... J'ai trouvé cette envolée lyrique un peu trop convenue mais j'y ai bien aimé quand même l'apostrophe : "qui écrira un jour le poème du management et de la mort ?" L'alliance des 2 termes se trouve magnifiquement, si j'ose dire, illustrée ce matin par l'annonce du renvoi du DG de Sanofi, Chris Viehbacher. En 30 minutes, précisent les journaux... Voilà qui n'est pas ordinaire. En voilà un, le président du Conseil d'Administration, qui vient de solder sa "collection de timbres" comme on dit en analyse transactionnelle. Les communiqués élaborés pour annoncer la nouvelle ne peuvent com

Air France ou la négociation perdant-perdant

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J'avoue que je n'étais pas autour de la table mais les protagonistes du conflit chez Air France donnent le sentiment de repartir dans leurs avions, leurs bureaux ou leurs aéroports qui avec un bras en moins, qui avec un oeil en moins, qui avec une jambe cassée, etc... Bienvenue à Air Eclopée SA... Si un pilote ou un membre de la direction de la compagnie me lit et veut au contraire partager les bons moments que les uns ont passé avec les autres autour de la table, surtout qu'il/elle se manifeste, son témoignage vaudra de l'or. Je voudrais mettre le moins d'ironie possible dans mon propos tellement j'ai été consterné par la pièce de théâtre à laquelle j'ai assisté. Je ne ferai aucun commentaire sur le contexte ni sur le fond du dossier. Juste sur la manière. L'ambiguité de la concertation.  Voilà un projet de réorganisation dit stratégique annoncé depuis des mois. Ce projet a été concocté par des esprits brillants qui ont trouvé "en chambre"

J'aimerai bosser pour Jean-Claude Juncker

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En ce moment, vu de ma fenêtre, quand on prétend pouvoir accompagner des dirigeants ou des cadres dans leur communication, que ce soit par du conseil, du coaching ou de la formation, l'un des clients idéaux c'est Jean-Claude Juncker. J'aimerai bosser pour Jean-Claude Juncker. D'abord il est luxembourgeois. Un pays vilipendé de droite et de gauche, en soi c'est une grande cause. C'est plus valorisant de travailler au service d'une grande cause :-) Ensuite il a réussi à faire valoir que, finalement, le candidat des partis politiques ayant remporté les élections européennes méritait de devenir, comme les institutions le prévoient désormais, le nouveau patron de la Commission Européenne. Les partisans des combinazione en ont été pour leurs frais. C'est une grande leçon de démocratie donnée par des institutions dont nos traînes-rapières locaux prétendent en permanence qu'elles ne le sont pas (alors qu'en fait elles le sont probablement trop, mais

Alstom, la SNCF, les intermittents et le Bac

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Entre 2 matches de foot où chacun espère qu'on ne reverra pas se produire la pantalonnade de l'Afrique du Sud (on est rassuré, les matamores de l'époque sont absents du jeu en quasi-totalité), chacun se promène entre les commentaires des uns et des autres sur quelques négociations intéressantes, avec les candidats au Bac en guise de figurants. Alstom tout d'abord. Il y a truc qui m'échappe. Si l'avis du gouvernement n'a aucune importance, pourquoi le lui demande-t-on, pourquoi prend on la peine de rencontrer un ministre que l'on prendra soin de ne pas informer de l'essentiel au prétexte qu'il serait, lui, son entourage ou ses semblables, trop bavard ? Franchement, en matière de stratégie de com', je ne comprends pas les dirigeants d'Alstom. Entre un Xavier Niel qui raconte à qui veut l'entendre qu'il manipule Arnaud Montebourg comme d'autres jouent aux marionnettes  et un Patrick Kron qui lui fait le coup de "je te d

Omnicom, Publicis, Le Monde et les égaux

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J'aimerai mettre en parallèle deux évènements : la crise du quotidien Le Monde d'une part et la fusion manquée entre Omnicom et Publicis d'autre part. Ne serait ce qu'en raison de la proximité entre les métiers de chacun : journalistes et communicants ont beaucoup en commun. Ils travaillent ensemble bien souvent, le métier des seconds est un débouché très fréquent pour les premiers, d'ailleurs. Ils se regardent bien souvent en chiens de faïence et ne s'aiment pas forcément beaucoup. Combien d'articles chez les uns se moquant des coups de com' de tel ou tel dirigeant, combien de debriefings chez les autres sur le thème de la faute aux journalistes pas fiables... Le lien que l'actualité crée à mon sens entre ces deux histoires tient dans un jeu de mots bien connu : il ne faut pas confondre égaux et ego. Dans l'affaire Omnicom-Publicis chacun peut en effet vérifier une fois de plus la vanité de l'expression "fusion entre égaux&q

Louez le Senior (c'est Pâques)

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Dans sa livraison désormais annuelle des "100 start-ups dans lesquelles investir", le magazine Challenges pointe "Louer un Senior". Intéressante nouvelle compte tenu des premières réactions enregistrées de ci de là lorsque j'ai découvert l'existence du site il y a grosso modo un an environ (je ne me rappelle plus bien, ça doit être l'âge :-)). Pour ceux qui ne connaissent pas :  http://louerunsenior.com/ Pragmatisme et opportunisme faisant bon ménage et eu égard à mes cheveux blancs, je n'ai évidemment pas douté pouvoir être "acceptable" sur ladite plateforme. D'autres free-riders plus ou moins blanchis sous le harnois faisaient la moue : tu te rends compte, faut pas déconner, on n'est pas des marchandises, je refuse, et caetera et caetera. Chacun son affaire, se retrouver en magasin dans le Kiloutou des quinquas (voire plus jeunes), après tout je comprends que ça déplaise. De mon côté, ça me faisait irrésistiblement penser