Articles

Jonathan Coe : mon antidote british

Image
C'est sûr, quand mon beau-frère, un homme pondéré et raisonnable (et de goût), m'a annoncé "ils ont arrêté Dupont de Ligonnès", je me suis dit qu'on tenait là une info qui allait nous faire le week-end, histoire de nous changer de la mort de Saint Chirac, des Gilets Jaunes subclaquants, des protestataires du climat et des collapsologues de tout poil qui tiennent la grande forme par les temps qui courent si j'en crois ce débat à Sciences Po. Coup de chance, j'avais autre chose à faire qu'à me ruer sur ces fichues chaînes d'information continues qui savent nous monter en épingle comme personne le moindre pet de travers de n'importe quel militant impliqué, concerné, dévoué, que sais-je encore, bref de n'importe quelle chaisière de toute cause qui a "des valeurs monsieur !". OK, ça va, je me mets au garde à vous et je rentre le ventre. Bref je n'ai pas assisté au naufrage en direct du journalisme du buzz et du remplissage

Farces et attrapes de rentrée

Image
Il y a quelques bonnes histoires à se mettre sous la dent en cette rentrée, comme on dit en France, puisque le concept de "rentrée" est extraordinairement hexagonal. Je fais mon choix : le Brexit bien sûr, Salvini, les deux affreux du Nord et du Sud de l'Amérique et le duo Monsanto / Le Monde dont je n'ai pas encore fait mon miel, il est temps que je m'y mette, je tiens à être une abeille consciencieuse. Brexit : ni Help, ni Let It Be, mais A Hard Day's Night Commençons par un sujet que j'ai déjà abordé au moins deux fois : ici et là , à savoir le Brexit et son héraut Boris Johnson. A priori, ce que l'ami Boris est surtout en train de fracasser, c'est lui-même. Ne crions pas victoire trop tôt mais il semble bien parti pour sa vautrer dans les grandes largeurs. Et pourtant il n'est point bête le camarade. Je ne le crois même pas imbu de lui même au point des autres branquignols de la scène internationale. Il a décidé d'y aller, al

Ah les vacances, c'est le moment de réfléchir à son travail !

Image
Evidemment ce titre est une boutade, mais je suis tombé sur le dernier rapport annuel de l'APEC avant de me mettre au vert et du coup je trouve que cela me fait un joli sujet de chronique estivale, même si j'avais plein de tentations pour évoquer d'autres sujets, que je ne vais pas pouvoir m'empêcher de mentionner, car, mine de rien, j'y vois un rapport avec le rapport, justement. Ces alarmistes qui nous mènent en bateau Le rapport de l'APEC commence par nous remettre les idées à l'endroit sur la prédiction faite il y a quelques années par des cabinets de consultants (PwC est cité par l'APEC mais j'avais lu la même chose chez Roland Berger il me semble) et selon laquelle près de 30% des emplois étaient menacés d'automatisation massive. Pour l'APEC, qui le dit poliment, " ces projections paraissent aujourd'hui devoir être nuancées ". Comme l'APEC a moins d'honoraires à gagner que PwC, ou Roland Berger, grâce à ce ge

Mention Pas Bien

Image
Les enseignants se plaignent d'avoir perdu la reconnaissance que le bon peuple avait jadis pour eux. La petite histoire des notes bloquées pour ce cru 2019 du baccalauréat ne va pas arranger l'affaire, je prends les paris. Lu dans les journaux : un enseignant a déclaré qu'il ne leur restait plus que cette "cartouche à tirer". Ben voyons, les enseignants sont des chasseurs, maintenant. Tout ça à cause d'une réforme. Et tout ça en pure perte bien entendu. Ce que j'en pense, au-delà de mes soupirs aussi navrés qu'exaspérés : ces enseignants-là ont complètement perdu le sens de leur métier. Chaque année, le bac nous joue de mauvais tours : nous avions connu les "fuites", qui font annuler et recommencer les épreuves, les enseignants qui ne veulent pas surveiller les examens, etc.. Ce nouvel épisode souligne à nouveau le caractère de plus en plus "daté" de cet examen. Ce qui ne va pas, c'est le caractère "national&quo

Roger Hodgson, Supertramp et la négociation

Image
Dans la foulée d'un concert donné à l'Olympia il y a quelques jours par Roger Hodgson, ex-chanteur du groupe Supertramp qui a bercé une grande partie de mon adolescence et bien au-delà, je me suis replongé dans l'histoire de ce groupe et j'y ai trouvé quelques éléments bien intéressants du point de vue de l'attitude en négociation et des conséquences que peuvent avoir ces attitudes à long terme. Car la relation entre Roger Hodgson et son ancienne formation est une histoire tumultueuse, où se sont épanouies les incompréhensions mutuelles, la relation des uns ou des autres avec l'argent et bien sûr l'atmosphère électrique (forcément) qui peut entourer un groupe de rock, même "progressif", aussi successful que Supertramp à l'époque. L'histoire (ou  ce que j'en ai compris) : premier round Nous avons d'un côté Roger Hodgson, compositeur et interprète doué, au timbre de voix très reconnaissable. Il est l'auteur des plus grands

Les 4 ingrédients du sentiment de réussite

Image
Chaque fois que j'échange sur le modèle Process Com avec un client et qu'il a répondu au questionnaire permettant de dresser son inventaire de personnalité, je lui remets un document récapitulatif signé de Kahler Communication dans lequel figure toujours un préambule qui rappelle quelques notions "de base" sur la réussite professionnelle. A chacun sa réussite La réussite est une notion très personnelle. Cela n'a pas forcément à voir avec le statut, le pouvoir et l'argent. Une évidence qu'il est souvent utile de rappeler, à rapprocher de la situation de la personne et qui finalement, nécessite de bien se connaître. Chacun a d'ailleurs le droit de la raccrocher à de l'argent, un statut ou un pouvoir. Cela peut changer dans notre vie, car nos motivations peuvent évoluer. Les 4 ingrédients - réussir passe par se fixer des buts qui constituent un défi tout en restant atteignables. C'est la fameuse règle de l'objectif "Smart&quo

Je ne serre pas la main d'un chef

Image
Au milieu des années 80 le petit Grégory Villemin, 4 ans, avait été retrouvé assassiné dans la Vologne. L'affaire avait défrayé la chronique. De l'impact d'un canapé en cuir Dans les innombrables anecdotes qui ont nourri le sujet il y a cette fameuse réplique du grand oncle du petit Grégory, l'ineffable délégué du personnel et syndicaliste CGT, Marcel Jacob, qui fut, y compris lors des derniers rebondissements, considéré comme un suspect très sérieux. Le grand oncle en question avait ainsi déclaré à son neveu, le père du petit Grégory, Jean-Marie Villemin, à l'occasion d'un conflit social dans la filature où ils travaillaient tous les deux, "je ne serre pas la main à un chef". Jean-Marie Villemin avait été en effet promu contremaître. Il avait aussi (paraît-il !) une nouvelle maison et un beau canapé en cuir, et le "corbeau" qui le harcelait le traitait de "Giscard". Pour tous ceux à qui le nom de cet ancien Président n