Ah les régimes de retraite, ces vieux doudous



Or donc nous voici plongés dans un énième psychodrame sur la réforme des régimes de retraite.
Comme le ridicule ne tue pas, certains intervenants la jouent : "moi, monsieur, j'ai fait 1995", comme jadis les poilus parlaient de la guerre de 14-18.

Je serai beaucoup plus prosaïque.

Comme nous sommes restés de grands enfants, je comparerai la situation actuelle, non à une guerre, par pitié, mais à la dispute bien connue entre parents et enfants autour de l'épineuse question du vieux doudou à laver qui ne sent plus très bon.

Car les régimes de retraite, arrêtez de me faire rire, ne sont en rien des pépites qu'il faudrait à tout prix préserver, sauf, visiblement, chez les avocats, les conducteurs de métro et les personnels de ce grand corps malade qu'est la SNCF.

Les régimes de retraite sont de vieilles tuniques pleines de trous et qui ne sentent plus du tout bon. Plus vous êtes jeunes, plus vous savez que la retraite, si vous en voulez une, il va falloir vous en préoccuper sérieusement de vous-même, en espérant ne pas cotiser abusivement à un régime de répartition qui répartira de moins en moins, la faute au chômage, au vieillissement tardif et autres évolutions, sans parler des conséquences du bazar climatique qui se pointe (lire mon post précédent).
C'est d'ailleurs tout l'objectif de l'approche dite systémique, que Macron est allé piocher à la CFDT.
Bref il faut laver le doudou mâchouillé et encore mâchouillé, car à force de le traîner partout, il finit par ressembler à un abri à microbes, surtout depuis la dernière gastro.

Donc papa Emmanuel et papa Édouard, car on est moderne, ont bien du mal à faire comprendre à leurs nombreux enfants qu'il est temps de passer les doudous en machine si on ne veut pas retomber malade.

C'est d'autant plus difficile que l'un des enfants, le turbulent Philippe à moustaches, refuse tout net et très fort de donner son accord à un lavage, lequel, en plus, a été suggéré par son petit frère, le gentil Laurent, le chouchou c'est bien connu.

En attendant, j'ai écrit ça dans un RER qui roulait très bien et presque à vide, puis un métro ligne 14 automatique presque vide lui aussi, quel bonheur !

Ne venez pas me dire que j'infantilise l'affaire. Cette année, certains vont même jusqu'à bousiller les trottinettes car, figurez vous, les trottinettes sont des "briseuses de grève". Comme dirait l'autre, mieux vaut entendre cela qu'être sourd. Mais quand je parle de doudous...

Maintenant, du point de vue de "l'art de négocier" comme dirait Donald, nous assistons à un festival de positions. Je comprends bien Philippe Martinez. Quels intérêts a-t-il à accepter une réforme inspirée par son principal concurrent ? Je n'en vois pas des tonnes. Du coup, il en fait effectivement des tonnes.

Sinon, comme "les négociateurs efficaces évitent les mots qui irritent", je trouve qu'Edouard se débrouille bien, en tout cas pour l'instant, malgré les multiples chausse-trappes qui lui sont tendus, y compris dans les micros bien entendu.

Quant aux options, à la créativité nécessaire pour sortir des tranchées, je comprends qu'elles se situent dans les idées que pourraient ajouter CFDT et UNSA au débat et dont le gouvernement pourrait avoir intérêt à se saisir, histoire de multiplier les vainqueurs.

C'est là où le camarade à moustaches devra réfléchir.

D'ici là, joyeux Noël !

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