Autour de "La Loi du Marché"

Au Festival de Cannes, nous (la France !) avons raflé la mise, grâce, entre autres, à "La Loi du Marché", avec Vincent Lindon.
Voilà qui va rassurer ceux qui s'étaient beaucoup inquiétés de la remise du Prix Nobel d'Economie à Jean Tirole.
Pour certains commentateurs, comprendre le monde tel qu'il est, c'est en effet comme comprendre un verdict pour Jérôme Kerviel ou le fils Delay : c'est compliqué, douloureux, ça va prendre du temps. Et il y a toujours un Mélenchon ou un avocat fauché qui passe pour vous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Je n'ai pas (encore) vu ce film mais certains de ses prédécesseurs sur le sujet inépuisable de "l'Horreur Economique" tels que "Que les gros salaires lèvent le doigt" ou "Ressources Humaines" m'ont toujours franchement cassé les pieds. Enfin, cette moisson de palmes a permis à Libé, tout frais dans sa nouvelle maquette, de nous faire un titre sur le "Chômage Superstar"... C'est vrai qu'avec 26000 chômeurs de plus en avril, on peut pavoiser. On en connaît un rayon. Ceux qui ont fait le calcul ont comptabilisé 640 000 chômeurs de plus accrochés à la ceinture de scalps de l'homme qui voulait inverser la courbe. Je me demande s'il faut rire.

Histoire de célébrer l'événement, Manuel Valls a fermé la porte à la possibilité d'inventer de nouvelles formes de contrats de travail. C'est vrai que la création d'un contrat de travail unique, cela décoifferait. A force de lire les journaux, on pourrait penser que ça n'est pas possible. C'est là que je dégaine mon Robin Rivaton. Sous le titre "La France est prête", ce jeune gaillard nous sort toutes les études possibles qui montrent que notre cher et vieux pays est prêt à bousculer les vaches sacrées qu'emmènent encore Jean-Luc et Marine à la pâture, sous le regard énamouré de Vincent Lindon.

Une lecture fort roborative, qui nous change des élucubrations d'Eric Zemmour, des unes de Libé sur le chômage star ou des des vitupérations de Nicolas Baverez (lui, plus ça va, plus il me fait penser à de tribun romain qui, dans Astérix et Les Lauriers de César, ne cesse de clamer "Delenda est Carthago, comme disait le grand Caton", avant qu'on lui coupe la parole).

Sur le même inépuisable sujet, j'écoutais l'autre jour Jean-Luc Mélenchon, qui vient de sortir un bouquin dont je ne doute pas qu'il soit bientôt lu dans toutes les sections ES de France et de Navarre. Son titre, "Le hareng de Bismarck", est mélenchonien à souhait. Cet imprécateur a le sens de la formule. Quant au contenu... Mélenchon ne supporte pas les Allemands, mais il porte bien le casque à pointe. Plus généralement, en l'écoutant l'autre jour en parler sur Europe 1, je souffrais pour lui. Cet homme pense avoir le don de vision... mais ça ne lui sert à rien.

Lorsqu'on observe quelqu'un répéter avec constance les mêmes erreurs conduisant aux mêmes résultats fâcheux, on parle de "scénario d'échec". Le travail consiste alors à aider la personne à identifier son scénario, afin, une fois réalisée cette prise de conscience, d'en éviter, autant que possible, la répétition.

Quand un dirigeant veut "inverser la courbe" et y échoue à ce point, comment l'aider à prendre conscience de son scénario d'échec ?

Je ne pense pas que les militants siffleurs aient la moindre réponse.

Rendez-vous en été !

Post-Scriptum : d'ici là, quelques nouvelles fraîches de mes deux têtes de turc favorites du moment :
- Thomas Thévenoud : Il glandouille toujours à l'Assemblée Nationale, aux frais du contribuable nécessiteux. Il se plaint que Bercy lui cherche des poux dans la tête pour soupçon de fraude fiscale. Pauvre chou. Et Libé nouvelle formule lui consacre une interview. C'est beaucoup d'honneur. Il ferait mieux de se faire oublier.
- Agnès Saal, la taxi girl la plus frénétique de Paris : Fleur Pellerin l'a recasée au Ministère de la Culture où elle occupera un poste nouvellement créé consacré à la gestion des potentiels et des effectifs. On est gâtés. La Culture est une priorité, ça se voit. Enfin, Fleur Pellerin a ouvert la porte à la justice et la marquise des taxis risque de se faire radier de la fonction publique. Ce serait bien.


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