Le GIEC, EELV et la gauche : chronique absurde

 


Le GIEC vient de publier son 6ème rapport et chacun souligne combien l'heure est grave. Les gouvernants du monde entier sont pointés du doigt, les entreprises aussi et tous les citoyens inconséquents que nous sommes tous.

Fort bien (si l'on veut).

En France, le parti politique qui devrait s'emparer de l'affaire pour construire sa plateforme électorale solide et se lancer dans la bataille à venir avec la force de ceux qui ont compris l'enjeu monumental qui nous attend, s'appelle "EELV" pour Europe-Ecologie-Les Verts. Je dis ça pour ceux qui l'ignoreraient encore. Chacun notera le caractère mobilisateur, énergique, philosophiquement puissant de ce sigle bien sûr.

Or, face à la tourmente qui attend les peuples du monde entier, le nez sur ce rapport qui leur permet de dénoncer la politique petit bras de tous les gouvernements du monde entier, à commencer par celui de la France, EELV prépare une "primaire", la si bien nommée.

Epatant, non ? L'enjeu est énorme mais ce comité se demande s'il va aller à la messe électorale derrière machin, bidule, untel ou trucmuche. Ils ne sont pas fichus de se réunir tous les quatre dans une salle, de tirer deux minutes à la courte paille (c'est écolo, ça, la paille, en plus) et de se lancer, tous ensemble ? Et ils osent jeter des anathèmes sur leurs rivaux politiques, sur les chefs d'entreprises, sur les "lobbys", sur les citoyens qui ne voteraient pas pour eux ? 

Franchement si l'enjeu est celui que le GIEC pointe et nul n'en doute vraiment, nous nous moquons du tiers comme du quart de savoir qui va prendre la tête de la cohorte. Pour s'imaginer être en mesure d'entraîner autant de monde, déjà, ce serait bien que les avant-gardistes du sujet (René Dumont, RIP) arrêtent de se regarder le nombril et de soigner leurs egos.

Ils ne sont pas les seuls, j'avoue que toutes les formations politiques qui organisent des primaires déclenchent chez moi les mêmes ricanements. Mais là, franchement, comme disait Fernand Raynaud à propos d'autre chose : "y'a comme un défaut". Faudrait savoir, non ? 

Tant que j'y suis, je m'étonne que la gauche française ne soit pas unie pour défaire l'abominable traître EM. C'est quand même fascinant. Ils ont réussi à tuer Jospin en 2002, à flinguer Hollande en 2017, l'auto-destruction continue. Et ils se disent à l'écoute de la misère du monde ? Je les trouve pathétiques : le petit Benoît dans son ptit costume râpé, le grand Arnaud des abeilles, le si entraînant Bertrand, l'affreux Jean-Luc bien sûr, les futurs duettistes Artaud-Poutou, et Madame Hidalgo à peine ré-élue maire de Paris qui pense déjà à se faire la malle, pour peu que les sondages l'y encouragent. Probablement pour faire la démonstration de sa capacité d'engagement.

Autant d'inconséquence, de décalage entre ce qui est dit et ce qui est fait, ça me sidère. A partir d'un certain degré, l'analyse sarcastique de "Que le meilleur perde" (paru en 1986 !) ne me fait plus trop rire.

Pour faire reculer le populisme et la bêtise crasse qui envahit les rues à intervalles réguliers le samedi, je crois qu'il est important de nommer les problèmes et de s'en occuper, avec Pierre, Paul ou Jacques on s'en moque, mais de s'en occuper. Dans "Edouard mon pote de droite, 2ème épisode, Edouard Philippe le raconte très bien à son intervieweur. Et Dieu sait si c'est compliqué !

Car je rappelle à chacun les quatre ingrédients du sentiment de réussite :

- se fixer un objectif à la fois atteignable et "challenging" (c'est ce qui me gêne dans le rapport du GIEC, je vois le challenge mais ne vois pas où sont les objectifs atteignables)

- se donner les moyens d'y arriver

- y arriver

- se réjouir d'y être parvenu

Comment voulez-vous que notre charmant pays ne soit pas dépressif ou pessimiste face à des "élites" qui refusent de se prendre par la main pour avancer ensemble, car, hélas ou pas, nous sommes tous dans le même bateau, mon copain pdg ou entrepreneur comme mon copain chômeur, au RSA ou fonctionnaire territorial à Paris qui a du mal à bosser 35h. 

Comme le GIEC ne fixe pas les objectifs atteignables, j'aimerai que les futurs candidats en annoncent au lieu de se prendre le chou sur des primaires.

Pour me consoler, je lis Jean-Marc Jancovici. C'est toujours mieux que Nicolas Hulot, l'homme qui pleure quand il quitte son bureau.

Enfin, en conclusion, je trouve quand même assez dingo qu'un libéral de droite pro-Macron tendance start-up nation comme moi s'irrite des âneries des gens de gauche ! 

Cela doit être à cause de mon abonnement au Monde 😜

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