Tarare pon-pon




Tarare pon-pon est une jolie expression qualifiable de "surannée" et que nous devrions utiliser plus souvent. Son ambition est de se moquer, de chercher rabattre le caquet de ceux qui plastronnent, se vantent, la ramènent, font les malins, etc..

Tarare pon-pon du jour à tous ceux qui protestent contre la potion amère que François Bayrou nous présente. Prenez les vraiment, tous sans exception : Laurent Wauquiez, Edouard Philippe, Marine Le Pen, Charles de Courson, Olivier Faure, Aurore Lalucq (Place Publique alias Raphaël Glücksmann), Eric Coquerel, Xavier Timbeau (directeur de l'OFCE) ou encore la tête de gondole du site Esprit Critique. Je mélange les genres et les qualités, mais c'est ça le bazar de l'info et des réseaux sociaux.

Nous allons attendre avec impatience leurs idées brillantes pour régler le problème. La plupart ne le nient d'ailleurs même pas. Ils expriment des réserves sur la façon de dire les choses ou bien ils claironnent qu'ils ont, eux, les bonnes solutions. Tarare pon-pon !

Dans son registre, Donald Trump disait qu'il allait arrêter la guerre en Ukraine en 24h. Tarare ponpon, voyons le résultat ! Les problèmes compliqués peuvent parfois se résoudre avec des idées simples, mais il faut bosser un peu, camarade.

Autre exemple hexagonal : la loi Duplomb, laquelle en a dans l'aile ah ah ah. Vous avez probablement vu circuler cette vidéo d'Elise Bordet, dans laquelle elle "atomise" (sic) Gabriel Attal. Tarare pon-pon !

J'avoue que je me garderai de contester les arguments de cette fougueuse influenceuse, je me dis même qu'elle a sûrement raison sur de multiples points, je comprends qu'elle soit furax et je me moque éperdument qu'elle "atomise" tel ou tel dirigeant politique. Ce n'est pas mon sujet. 

J'aimerais juste qu'Elise Bordet et ses émules, par exemple le journaliste écolo du Monde Stéphane Foucart qui s'insurge dans cet article contre "le vide argumentaire terrifiant" des députés ayant voté cette loi, se rendent à leur tour, comme Gabriel Attal l'avait fait sous les regards moqueurs des "observateurs", sur les futurs barrages d'agriculteurs en colère et qu'ils testent leur richesse argumentaire puisqu'ils en sont si fiers. Tarare pon-pon ! s'écrieraient (je prends les paris) ceux qui seraient sur ces barrages

Je ne donne par conséquent pas cher du résultat. Je crains au contraire qu'ils n'alimentent une machine infernale analogue à celle qui a conduit Donald Trump au pouvoir, avec toutes les conséquences négatives que nous connaissons.

Ceci pour une raison que la plupart des personnes ont du mal à capter et à accepter : quand vous voulez "convaincre", argumenter ne sert à rien ! Vous ne pouvez pas convaincre avec des arguments. C'est certainement une triste nouvelle. Mais dans un contexte où s'entrechoquent les vérités de chacun,  c'est un travail à la fois de compréhension des intérêts de chacun, d'imagination et de créativité pour trouver des solutions auquel chacun est invité. Regardez la Nouvelle-Calédonie. Les parties prenantes ont su inventer quelque chose. 

Comprendre l'autre cela commence par poser des questions au lieu d'asséner ses vérités. Même un individu aussi peu recommandable que Guillaume Meurice le reconnaît si j'en crois cet article (il a donc fait des progrès, se prendre un coup de pied aux fesses contribue à la sagesse 😆 ; j'ai quand même encore de sérieux doutes sur son honnêteté intellectuelle) 

Tout cela ne passe pas par "atomiser" tel ou tel sur les réseaux sociaux. X, TikTok, Facebook, Instagram et même LinkedIn parfois, c'est le festival des Tarare pon-pon ! 

Autre exemple : l'autre jour, sur une radio, je tombe sur une interview de Anne-Sophie Joly, présidente du Collectif National des Associations d'Obèses. Elle mène un grand combat, son interview est bien menée mais ce qui me fait tiquer, c'est lorsqu'elle explique qu'il lui faudrait une "décision présidentielle forte et puissante" au sujet de la cause qu'elle défend. 

Je tique car il est courant de reprocher aux Présidents de la République et singulièrement à l'actuel, de se mêler de tout et de rien. 

Alors, je ne veux pas nier l'importance de la cause, mais à l'heure du réchauffement climatique, de la guerre en Ukraine, de la remise en cause totale de l'ordre international post seconde guerre mondiale, des déficits majeurs et du narcotrafic, je me dis que le Président, quel qu'il soit, a bien autre chose à faire que de s'impliquer personnellement dans ce genre de sujets de société, aussi importants soient-ils. 

Evitons à Emmanuel Macron de tarare-pon-ponner davantage qu'il ne se risque à le faire, par exemple, dans cette très longue et inutile émission télé d'il y a quelques semaines.

En un mot, au lieu de pérorer, de se plaindre ou de réclamer l'aide et la compassion du grand chef à plumes, il nous reste à prendre en main nos petites et grandes affaires, à savoir atteindre nos petites ou grandes victoires, à mettre en place les actions nécessaires pour organiser les solidarités indispensables et cesser d'invoquer les grands sorciers pour faire tomber la pluie. Nous devrions avoir passé l'âge.

Sinon un jour nous risquons fort d'avoir un dirigeant j'm'en foutiste à l'excès dont la porte-parole refusera par conséquent de reconnaître la responsabilité et, coincée dans son argumentation foireuse, invoquera Dieu comme seul et unique interlocuteur. C'est ce que à quoi s'est en effet livrée Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, interrogée sur les conséquences des inondations au TexasTenir le président Trump pour responsable de ces inondations est un mensonge odieux. C’était un acte de Dieu ; ce n’est pas la faute de l’administration si la crue est survenue à ce moment-là. » 

Au moins nous lui décernerons la médaille d'or du Tarare-pon-pon !!

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