Heureusement il y a Lucky Luke



L'une des choses les plus agréables que j'ai faites ce week-end a été d'acheter "La Terre Promise", le dernier album de Lucky Luke.
Ce que j'aime dans cet album comme tant d'autres de la même collection, avec un degré de réussite qui le place parmi les meilleurs de la série, c'est le sens de l'humour de ses auteurs.
Le sens de l'humour et de la drôlerie n'est pas forcément la chose la plus facile à partager au monde. Et je trouve que nous confondons bien souvent l'humour et l'ironie. L'ironie n'est drôle que pour celui ou celle qui l'utilise. Pour faire court : l'humour amuse tout le monde, l'ironie amuse essentiellement son ou ses auteurs. Comme le dit quelqu'un qui se reconnaîtra s'il lit ces lignes : l'humour ça brise la glace ; l'ironie ça glace la brise !

Les billetistes : ils usent avant de s'user

Sur le service public de la radio et de la télévision prolifèrent depuis plusieurs années le genre billetiste dit humoristique et c'est une raison supplémentaire que j'ai de passer au large. Je tombe sur eux sur Facebook où quelques amis se font l'écho de leurs vannes quotidiennes.
En bon travailleur organisé, je me suis fait la liste pas marrante de ces gens qui se trouvent très marrants et que je ne trouve pas marrants du tout.
Alors voilà : Nicole Ferroni, Guillaume Meurice, Charline Van Hoenacker. J'ajoute Laurent Ruquier, qui sévit sur la télé publique et sur RTL. Je pourrais ajouter Léa Salamé, elle est "née" chez Ruquier, mais elle n'a jamais cherché à être drôle, d'ailleurs elle ne doit pas savoir, en plus aujourd'hui elle se croit éditorialiste politique, sérieuse, engagée et très très casse-pieds.
La profession de billetiste est vieille comme le journalisme et il n'est pas question d'en nier l'éventuel intérêt.
Le destin de ces professionnels est en général de s'user. Jean Roucas a sombré dans la vulgarité de son Bébête Show, les Guignols tournent en rond et ont du mal à s'en rendre compte, Stéphane Guillon a fini par en faire un peu trop et se prendre pour une victime de la liberté d'expression.

Et en plus je paye

Ce qui me chiffonne c'est qu'ils soient à ce point concentrés sur un service public de la radio et de la télé dont je conteste le bien-fondé.
Je ne comprends pas pourquoi je suis obligé de payer pour que ces braves gens nous dispensent leurs ironies perpétuelles.
C'est le moment d'en parler : nous avons une taxe d'habitation à payer d'ici la mi-novembre et une partie de cette douloureuse est destinée à financer "la redevance", laquelle revient en grande partie sinon en totalité à financer la subsistance de Nicole Ferroni, de Guillaume Meurice et de Charline Van Hoenacker, de Léa Salamé et un bout de celle de Laurent Ruquier. Je préfèrerai mettre mon pognon ailleurs.

Du lien que je fais entre l'ironie permanente et l'épouvantable Donald

Plus j'observe la campagne Trump, la montée des populismes en Europe et bien sûr en France et plus ces humoristes politiquement corrects me fatiguent. Car si je suis fâché aujourd'hui contre ces gens là, je pense que ce n'est rien face à la colère de centaines de personnes face à l'énormité des "bien-pensances" diverses que l'on nous colle. Quand Guillaume Meurice se fout de la gueule, sur les marchés de Nancy, des braves dames qui défendent Nadine Morano, il fait son boulot de chroniqueur de gauche dite caviar et il alimente la bestiole qu'il prétend chasser. Je n'ai aucun goût pour Mme Morano mais j'aimerai qu'on s'abstienne de lui sauter dessus pour la faire taire. Car plus ça va, plus elle va crier fort, elle ou ses semblables. Et nous observons bien qu'aux Etats-Unis, quand l'électeur trouve quelqu'un qui crie vraiment très fort en se servant très bien du système, le résultat est épouvantable.

Il y a quelques années Stéphane Hessel avait publié un bouquin au succès foudroyant, "Indignez vous". Certains y ont vu le bréviaire des mouvements type Occupy Wall Street, Podemos, Syriza ou, plus près de nous les Nuits Debout ou aux USA les partisans de Bernie Saunders.
Pour ma part j'avais lu le bouquin de Stéphane Hessel et jj n'étais pas absolument pas ok avec ce mot d'ordre d'indignation que je trouvais vain et sans espoir.

Aujourd'hui je constate que ce mot d'ordre a malheureusement été entendu bien au delà des petites chapelles de la gauche caviar. Il y a un terreau commun entre la France Insoumise de Méluche et les foules qui acclament Donald. Que cela fasse le miel des vannes de Nicole Ferroni, de Charline Van Hoenacker ou de Guillaume Meurice, tant mieux pour eux j'espère qu'ils dorment bien. J'en reste très chiffonné.

Derrière l'ironie pointe le commissaire

En plus c'est très vite fait de tomber sous le coup du "politiquement correct". 

Le réalisateur de "C'est quoi cette famille" une comédie très sympa sortie cet été, s'est fait agonir d'injures par un blogueur qui lui en voulait, entre autres péchés, de ne pas avoir montré de famille homoparentale dans sa comédie. Le réalisateur, un copain de longue date dont le tempérament "cool et progressiste" ne fait aucun doute n'en est pas revenu. Il a bien sûr répliqué comme il convenait à celui qu'il a qualifié de "commissaire politique" et l'expression était hélas la bonne.

Heureusement il reste Lucky Luke. Il faut lire "La Terre Promise" pour rester de bonne humeur !

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