Le Parti Socialiste dans sa courbe de deuil



Finalement c'est assez distrayant d'observer le Parti Socialiste se débattre avec les "terrifiants pépins de la réalité".

Je présente toutes mes excuses à mes fidèles lecteurs et lectrices qui votent à gauche. Je les aime. Surtout ne pas prendre mal. C'est pas personnel. 

L'Europe a la guerre sur son sol, le défi climatique est sous nos yeux déjà, le nouveau président (hélas) réélu à la tête des Etats-Unis flanqué de son majordome milliardaire balance du Scud à qui mieux mieux sur les réseaux plus sociaux du tout, et les députés français se prennent le chou pour la énième fois sur "la réforme des retraites" du très méchant, très vilain, très horrible Macron, le seul dictateur connu qui organise des élections qui lui font perdre son pouvoir un peu plus. Oh la la, ma brave dame, où va la France.

Il en faut du temps aux socialistes pour accepter de reconnaître qu'on fait plus de vieux que de bébés aujourd'hui et que la retraite par répartition a du plomb dans l'aile, surtout si on ne veut surtout pas développer la retraite par capitalisation (sauf chez les fonctionnaires, on n'est pas à un paradoxe près). Alors nous allons encore parler et parler, avec la Cour des Comptes et Pierre Moscovici en arbitre, tous gens qui ont déjà fait les constats dix fois, mais bon, apparemment le bon peuple a du mal à capter. Au moins là, l'arbitre est présidé par un ex-ministre des Finances de Jospin, le PS ne pourra pas dire qu'on l'a poussé dans les bras d'un nervis ultra-libéral.

Et ce paysan matois de Bayrou dont je ne raffole pas qui envoie la patate chaude aux partenaires sociaux, ces braves gens qui pleuraient que Macron les ignorait et qui vont devoir, malheur de malheur, prendre des décisions et donc risquer de sortir de leurs postures habituelles. Là aussi je souris. Le PS a quelques sueurs froides, dégaine immédiatement le risque de "censure du Medef", ben oui c'est vrai ce sera pratique, mort aux patrons, air connu.

Bref je ne suis pas certain que cela donne grand chose. Mélenchon braille tranquillement. Le PS sera-t-il courageux ? Les partenaires sociaux seront-ils courageux ? Moscovici sera-t-il plus honnnête intellectuellement que Pierre-Louis Bras, l'ex-président du Comité d'Orientation des Retraites qui s'était planqué derrière des "scénarios" pour éviter de se mettre les syndicats à dos ?

J'espère quand même qu'ils vont tenir le coup, les héritiers de Mitterrand. Ils arrivent dans le creux de la courbe du deuil. 

Ils viennent de traverser des années de déni, ils ont pris des chocs, ils ont hurlé de colère dans les rues, ils sortent de négociation et malheureusement pour eux, les chiffres sont quand même les chiffres, la démographie reste la démographie, la dette explose, les taux montent, les écarts s'accroissent, tortiller devient de plus en plus difficile.

Donc ils vont pleurer à chaudes larmes sur le lait renversé sous les ricanements de Mélenchon et de sa bande de nervis.

Qu'ils se rassurent, après la pluie le beau temps. C'est en regardant la réalité et en acceptant la transformation qu'il est possible de rechercher des sources de sens. La réalité historique du PS ne se limite pas à la gestion des retraites quad même. Ils ont bien d'autres choses à raconter au monde. Je ne vote pas pour eux et je me moque mais j'ai envie de les eng... quand je vois qu'ils s'imaginent être de purs petits comptables. Nom d'un chien ce pays n'est quand même pas un pays de vieillards planqués, il est possible d'emmener les "gens" sur des terrains un peu plus ambitieux, non ?

Que Mélenchon ait envie de se faire leur peau, bon, c'est son problème. De toutes façons il est plus détesté que le père le Pen qui vient de mourir. 

Je suis à la disposition du Parti Socialiste pour les aider à réfléchir sur la transformation en cours. Autant te le dire tout de suite, je risque de facturer beaucoup. 

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